Au XIXe siècle, l'Europe ouvre ses portes à la pensée bouddhique. Il est vrai que l'Orient est alors à la mode. Le philosophe allemand Schopenhauer (1788-1860) est à un tel point séduit que son oeuvre semble une transcription occidentale du message bouddhique. Mais à l'engouement succède l'hostilité. Le dialogue entre les pensées orientale et occidentale n'aura pas lieu.
Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale qu'un pont sera réellement jeté entre le bouddhisme et l'Occident.

De part et d'autre de l'Atlantique, le XIXe siècle s'était détourné du bouddhisme en raison du pessimisme qu'il croyait y déceler. Au XXe siècle, c'est ce même pessimisme, dans sa version occidentale, qui semble expliquer son succès actuel en Europe et aux États-Unis. En crise, l'Occident découvre dans la doctrine bouddhique la sagesse et les réponses qui lui font défaut. Il est profondément séduit par cette pensée qui privilégie le mouvement et l'expérience personnelle par rapport aux dogmes. En outre, certaines préoccupations communes, comme l'écologie ou la non-violence, contribuent au rapprochement de l'Occident et du bouddhisme.

Bouddhisme
et Occident

Le bouddhisme connaît un écho sans cesse grandissant au sein de la population française. A partir des années 60, la venue de maîtres zen, puis de maîtres tibétains, permet une rencontre directe avec la doctrine. Leur enseignement est aujourd'hui dispensé dans une centaine de centres. La France compte près de cinq cent mille fidèles, dont la majorité est originaire d'Asie. Fidèle aux enseignements bouddhiques traditionnels, cette dernière communauté pratique ses dévotions dans une quarantaine de pagodes, situées pour la plupart en région parisienne. Elles sont à la fois lieu de culte et lieu d'entraide communautaire.

Parmi les bodhisattva auxquels le Grand Véhicule voue un culte privilégié, figure Maitreya. Il est le Bouddha des temps futurs, celui dont la venue est annoncée dans plus de 5 milliards d'années. Il répandra alors la sagesse et la perfection parmi les hommes. A la différence du Messie, il ne symbolisera pas la fin du monde, mais inaugurera un nouveau cycle d'épanouissement du monde.

 

 

Confronté au XXe siècle à la plus sanglante répression de son histoire, le bouddhisme non seulement a survécu, mais connaît une renaissance. Celle-ci se manifeste notamment dans ses terres traditionnelles, comme l'Inde, où certains Intouchables se convertissent. Mais de nombreuses régions à travers le monde, comme l'Afrique du Sud ou certains pays de l'ex-URSS, sont également traversées en profondeur par un important courant bouddhiste. Religion majoritaire de plusieurs États asiatiques, le bouddhisme compte aujourd'hui plus de trois cent millions de fidèles, dont près de 95 % en Asie.