
Au
début de notre ère, le bouddhisme donna
naissance à un nouveau mouvement basé
sur la doctrine de la compassion : le mahayana ou
grand véhicule. Des sages, remplissant toutes
les conditions pour devenir bouddhas, préfèrent
y renoncer pour aider leurs semblables à parvenir
aussi à la délivrance.
Nous
retrouverons fréquemment, dans l'art népalais,
ces bodhisattvas aux apparences souvent plus humaines
que les bouddhas eux-mêmes. Le plus célèbre
de ces bodhisattvas, c'est Avalokitesvara - le Seigneur
qui regarde avec compassion vers le bas le sauveur miséricordieux
qui a acquis une immense popularité dans toute
l'Asie. Il est reconnaissable à sa parure princière
et surtout à la fleur de lotus qu'il tient à
la main. Parfois il est représenté avec
onze têtes superposées et groupées
trois par trois, sauf les deux plus hautes.
Étrange pyramide qui évoque la succession
des bodhisattvas, descendus sur terre pour aider l'homme
sur le chemin de la bouddhéité. Bien souvent
Avalokitesvara ne fait qu'un avec Shiva, le dieu hindou,
et prend alors le nom de Lokesvara - Seigneur du monde

Manjushri,
fondateur légendaire de la vallée de Katmandou,
est aussi assimilé à un bodhisattva :
c'est le maître de la Connaissance, grâce
au Livre de Sagesse qu'il tient à la main et
à son épée qui tranche les ténèbres
de l'erreur.
C'est à partir de cette époque que le
Bouddha, considéré jusque là comme
un sage transmettant une éthique, est divinisé.
Alors qu'auparavant, il n'était représenté
que par des symboles, le stupa, la trace de ses pieds,
le parasol, emblème de sa souveraineté,
il figure maintenant sous une forme anthropomorphique
: nous le rencontrerons sans cesse, dans la vallée
de Katmandou, debout ou assis en fleur de lotus, sur
les quatre faces d'un pilier,
· faisant le geste qui rassure,
la
main levée
;
· celui de la charité, la main tendue
vers le bas ;
· prenant
la Terre à témoin qu'il
n'a pas cédé à la tentation, en
touchant le sol ;
· ou bien, les
deux mains à plat l'une sur l'autre,
pour montrer qu'il a atteint l'extase.
Enfin, le mahayana considère qu'il n'y a pas
eu un seul Bouddha mais une lignée, dont le premier
aurai été Adi-Bouddha, le Bouddha des
origines, et dont le dernier, Maitreya, est encore à
venir.
