Mais, si les Népalais sont profondément religieux, ils ont le sens du sacré en général et n'attachent que peu d'importance à des distinctions qui paraissent au contraire capitales aux Occidentaux. Hindouistes et bouddhistes prient souvent dans les mêmes temples, assistent aux mêmes fêtes, ont un panthéon commun. Et il y a là plus que de la simple tolérance : si, à l'origine et à l'échelon des profanes, les croyances peuvent paraître assez diversifiées, elles proviennent bien souvent d'un fond commun, en particulier sur le plan du symbolisme, et s'entremêlent progressivement, de façon assez inextricable. C'est le cas, en particulier, du tantrisme qui s'intitule bouddhisme tantrique, tout en empruntant une partie de sa mythologie et de sa symbolique à l'hindouisme.