Le Mal Aigu des Montagnes
Les troubles en montagnes varient suivant l'altitude,
le mode de transport (aérien ou terrestre), le
climat, la susceptibilité individuelle et l'acclimatation
préalable.
Le Mal Aigu des Montagnes sévit généralement
à partir de 3 500m et atteint 50% des individus
qui y séjournent plus de 6 heures, mais dans 20%
des cas, il frappe déjà à 3 000m.
Sur le chemin de l'Everest, 53% des trekkeurs sont victimes
du MAM à des degrés divers.
L'incidence du MAM et ses complications est importante
particulièrement chez ceux qui montent vite en
altitude. Heureusement, le MAM est plus souvent bénin
et ses signes d'alerte limitent la progression.
FACTEURS FAVORISANTS ET PRÉDISPOSANT
- La vitesse de montée est un élément
essentiel dans le déclenchement du MAM.
- Susceptibilité plus importante chez la femme
dans les formes légères. Sensibilité
particulière des enfants ( le MAM est plus fréquent
entre 14 et 18 ans qu'entre 18 et 50 ans). Les obèses
y seraient très sensibles.
- Un sportif entraîné, un montagnard accompli,
ne sont pas à l'abri de ce risque.
LES SIGNES
- Dans 96% des cas, ce sont des maux de tête.
- Dans 70% des cas, ce sont des insomnies
- Dans 35% des cas, ce sont des nausées, des vertiges,
des oedèmes qui peuvent persister pendant tout
le séjour en altitude (paupières, mains),
une rétention urinaire (alerte !)
COMMENT DÉBUSQUER LE MAM
- Maux de tête
- Nausées ou perte d'appétit
- Insomnie
- Vertiges
· Pour chaque signe, compter 1 point
-
Maux de tête résistant à l'aspirine
- Vomissements
·
Pour chaque signe, compter 2 points
-
Difficulté à respirer au repos
- Fatigue anormale
- Diminution de la quantité des urines
·
Pour chaque signe, compter 3 points
ADDITIONNEZ :
De
1 à 3 points : MAM léger
De 4 à 6 points : MAM modéré
Plus de 6 points : MAM sévère
PRÉVENTION (essentiel pour limiter les effets
du MAM et prévenir ses complications)
Les lois de la montagne : " Ne pas monter trop vite
trop haut ", " montez haut, dormez bas ".
- Modérer les efforts : Surtout les trois premiers
jours pour permettre au cœur et aux poumons d'assurer
le nouveau rythme imposé par l'hypoxie et l'inadaptation
momentanée ( huitaine de jours) des globules rouges
encore en nombre insuffisant.
- Vitesse d'Ascension : Respecter les paliers :
o A partir de 1 700m : dénivelé maximum
de 700 m entre deux séjours nocturnes.
o Et surtout à partir de 3 500 m : dénivelé
de 300 à 500 m entre deux nuitées si le
séjour est prolongé.
o En expédition, quand le camp de base est situé
à 5 000 m, il faut une semaine de progression à
partir de 3 000 m pour atteindre le camp.
-
Assurer une bonne hydratation durant la période
d'acclimatation : boire et reboire
TRAITEMENT
MAM léger (jusqu'à 3) : la progression peut
être poursuivie modérément suivant
les indications données en prévention. Un
antalgique simple comme l'aspirine ou paracétamol
(Dalfalgan, Doliprane) suffit.
MAN modéré ( score de 4 à 6 ) : le
repos à la même altitude est impératif
jusqu'à une amélioration des signes. On
évitera les somnifères, et l'alcool est
totalement à proscrire.
MAM sévère ( le score dépasse 6 )
: descente immédiate impérative ( 500 m
peuvent suffire).
Un diurétique paraît efficace (Lasilix R).
L'acetazolamide (Diamox) n'est pas efficace à des
doses inférieures à 1,5 gr/jour. On décrit
des effets secondaires : picotement des extrémités,
goût désagréable de l'eau gazeuse.
Attention aux contre-indications, donc consultation médicale
avant départ en trek d'altitude fortement recommandée
pour ce type de prescription.