Népalaises
réunies, ce qui n'est pas peu dire ! De hautes
plaques d'argent enserrent leurs chevilles et la base
de leurs mollets. Faits de pièces de monnaies,
des bracelets montent à l'assaut de leurs bras,
au-dessus du coude, des colliers entourent leur cou et
descendent le long de petits gilets sombres qu'elles portent
sur de larges jupes blanches ou de cou-leurs vives. Il
ne faut pas oublier leurs boucles d'oreilles qui s'épanouissent
comme des fleurs.

Les
femmes tharus drapent
sur elles des pièces de tissu blanc, nouées
sur le devant ou sur l'épaule. Un petit voile recouvre
leur chignon sur le haut du crâne et, lorsqu'elles
dansent, lors des fêtes, elles le ramènent
en avant.
Elles sont alors tout sourire, mais leur vie n'est pas
faite que d'agréments : elles épousent souvent
des garçons plus jeunes qu'elles. (D.B. Bista cite
le cas de jeunes filles de quinze ou seize ans épousant
des garçons de sept ou huit. En principe, depuis
une date récente, les mariages d'enfants sont interdits,
mais ou fond de la jungle...)
D'autre part, la grande famille patriarcale est encore
la cellule sociale de base et les jeunes brus sont soumises
à l'autorité parfois sévère
de leur belle-mère ou de la plus âgée
de leurs belles-surs : en cas de désobéissance,
elles doivent accomplir des travaux supplémentaires
ou bien sont privées de nourriture.
Les Tharus sont d'anciens nomades sédentarisés
qui pratiquent maintenant l'agriculture dans des zones
défrichées mais restent encore chasseurs
et pêcheurs dans l'âme. Ils emploient toujours
des arcs pour la chasse aux oiseaux et plusieurs types
de filets de jute pour pêcher dans les grands fleuves
népalais, dont des éperviers qu'ils lancent
à la volée ;
ils se servent aussi de nasses de vannerie, très
effilées. Ils fabriquent des corbeilles tressées,
ornées de myriades de coquillages ramassés
dans le lit des fleuves et peints de couleurs vives. Ils
habitent de longues maisons basses, couvertes de paille
de riz, dont les murs de bambou et de pisé blanc
sont parfois décorés d'animaux en relief
: éléphants, antilopes et en particulier
un cerf très curieux qui porte des bois non seulement
sur la tête mais sur la queue ! Des mains sont aussi
dessinées sur les murs, de part et d'autre de la
porte, pour porter chance à la maison. L'intérieur
de ces huttes, divisé en compartiments par des
alignements de jarres, est généralement
assez propre, à condition que les porcs et les
poulets n'y élisent pas domicile, ce qui arrive
parfois.