
Une
femme sans enfant est considérée comme
incomplète au Népal. Aussi multiplie-t-elle
les offrandes à Ganesh, qui favorise le succès
des entreprises, vénère-t-elle le linga
de Shiva, symbole de fécondité, et elle
se rend enfin chez la matrone locale, l'aji, qui lui
donne des herbes.
Lorsqu'elle
est enceinte, elle ne doit pas voir ou toucher les divinités
terribles ni le vajra, le foudre sacré. Si elle
est de bonne humeur pendant sa grossesse, on pense qu'elle
aura un garçon ; sinon, elle accouchera d'une fille
!
Cependant, si la naissance d'un garçon est souhaitée
en premier, celle d'une fille n'est pas considérée
comme un déshonneur. Enfin, pour assurer force
et vigueur à son futur rejeton, la femme newar
enceinte doit porter des objets lourds et effectuer de
gros travaux !
L'accouchement
a lieu dans la maison du mari. La sage-femme, l'aji, aide
le bébé à sortir et lui modèle
la tête pour lui donner une forme. Puis elle le
lave et le masse ; ensuite, elle donne à boire
à la mère de l'huile de moutarde, liquide
qui joue un grand rôle dans le rituel de purification
de la naissance. L'aji fait des offrandes à Ajima,
déesse de la petite vérole, puis on procède
à la purification de la maison à l'aide
de lait de vache et de fumier répandus sur le sol.
L'enfant,
enduit d'huile de moutarde, est habillé de vêtements
offerts par son oncle maternel et présenté,
sur les genoux de sa mère, aux femmes de la famille
qui lui jettent des grains de riz et lui placent des
anneaux aux doigts.