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MUSIQUE
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La
variété des types de chants n'a d'égal
que celle des instruments de musique. Il existe un chant
pour chaque mois de l'année chez les habitants
de la vallée de Katmandou :
Le Chaite-Git au printemps, l'Asaree, très célèbre
que les paysans chantent en juin et juillet, au moment
où ils plantent le riz, le Chanse-Git, le chant
des faucheurs, etc...
Il
y a aussi des chants spéciaux pour chaque circonstance
de la vie, pour chaque fête : des chants d'amour
qui prennent parfois l'aspect de duos comme le juwari
ou même de véritables tournois entre garçons
et filles.
Si les chanteurs n'arrivent pas à surpasser leurs
concurrentes, ils doivent leur payer une certaine somme.
On dit qu'en cas de résultat inverse, les filles
doivent offrir leurs faveurs au vainqueur ! En revanche,
dans le Saune-Git, une jeune épousée exprime
sa tristesse parce son mariage a été arrangé
par ses parents.
Quant
aux chants sawais, ils relatent les hauts faits de personnages
historiques. Mais la plupart des chants népalais
ont un caractère religieux. Pratiquement, presque
chaque fois que l'on pénètre dans un temple
ou un lieu saint, spécialement au lever et au
coucher du soleil, on peut entendre la voix d'un chanteur
psalmodiant des textes sacrés.
Dans
Thamel Tôle, qui est au nord de la vieille ville,
à Katmandou un quartier non touristique, sans
monument spectaculaire, mais où on pénètre
vraiment la vie quotidienne des Newars Il y a des échoppes
d' artisans qui confectionnent des tambours et les vend.
La variété de leur production a de quoi
donner le vertige : on ne compte pas moins d'une vingtaine
de sortes de tambours qui ont chacun une forme particulière
et un nom spécial. Il y en a de géants,
les nagara, les tambours royaux dont on peut voir encore
quelques exemplaires, non loin du palais royal de Bhatgaon,
sous une galerie et qui servaient jadis à battre
l'heure. Ces tambours, qu'il n'est pas question de soulever,
ont des caisses métalliques recouvertes de peau
tendue. Il en est aussi de tout petits, comme le damaru,
tambour à boules fouettantes, souvent en orme
de sablier comme celui de Shiva, symbole du temps qui
s'écoule, utilisé par les lamas, lors
des offices monastiques.
Entre ces deux extrêmes, il y a toute une gamme
qui comporte des cymbales, comme les damaha, les plus
répandus, les tyambo, plus petits, dont la caisse
est en poterie, et surtout des tambours à deux
peaux, qui sont portés en bandoulière
et battus par les doigts sans l'aide de baguettes.
Certains, comme le dhema ou le madal, sont de simples
cylindres mais d'autres ont l'air de grosses olives
ou de cigares dont on aurait coupé les deux extrémités,
par exemple le lalakhin ou le dhoIak. Ces derniers types
de tambour sont spécialement utilisés
pour accompagner les cérémonies religieuses
dans les temples. N'oublions pas les tambours sur cadre
en peau de serpent ou de lézard, et les dhyanros
des sorciers jhankri.
Quels sont les clients du marchand de tambours ? Essentiellement
les damaïs, cette corporation qui partage son temps
entre ses activités rémunérées
de tailleurs et ses fonctions de musiciens. Les damais
sont considérés connue impurs parce qu'ils
touchent la peau d'animal des tambours. On en rencontre
souvent en cortège, dans les rues de Katmandou
et des villes voisines et sur les sentiers des villages.
Ils jouent le rôle d'orphéon, spécialement
lors des cérémonies de mariage et de nombreuses
fêtes. En dehors de leurs tambours ils se servent
de différents instruments à vent : le
narsinga, grande trompe courbe à l'aspect très
spectaculaire, le karnal, trompe droite dont le pavillon
est en forme de cloche, le shanai ou mohali, sorte de
hautbois souvent courbe. Une paire de cymbales, appelées
jhyalis, complète le tout.
Le résultat est souvent assez tonitruant et n'a
rien à voir avec les accents distingués
du sitar ou du sarod indien. C'est gai, entraînant
: de la vraie " pop music " avant la lettre,
c'est-à-dire, en français, de la musique
populaire.
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