C'est
la cérémonie d'initiation marquant le passage
du garçon à l'état adulte. Il est
souvent précédé du rituel de la coupe
de cheveux : après avoir offert du riz en tas aux
différentes divinités bienfaisantes ou malfaisantes,
en particulier à Ganesh, le garçon s'assoit
à la gauche du prêtre hindouiste ou bouddhiste
et reçoit autour du cou un collier de feuilles.
Son
oncle maternel lui masse la tête avec de l'huile
de moutarde souvenir de sa petite enfance et fait
semblant de lui couper les cheveux. Mais c'est le
figaro local qui opère ensuite, en réalité,
et jette le produit de sa coupe à la rivière.
Le garçon n'a guère le temps de se sentir
le chef dénudé car on lui jette des
fleurs sur le crâne.
Quant au kaita-puja proprement dit, pratiqué entre
cinq et quatorze ans, il doit être précédé
d'un jeûne.
Au riz, aux fleurs, aux pièces de monnaie, qui
sont les offrandes habituelles aux divinités et
au garçon lui-même, sacralisé pour
la circonstance, s'ajoutent cette fois des morceaux de
viande crue qui doivent toucher le corps de l'enfant.
Dans une cérémonie en partie hindouiste,
cela a de quoi surprendre mais il ne s'agit évidemment
pas de viande de vache.
Le moment le plus solennel de la cérémonie,
c'est la pose du kaita, un pan de tissu qui doit recouvrir
les organes génitaux du garçon puis celui-ci
s'enveloppe d'une peau de bête, prend un arc et
des flèches et fait semblant de s'enfuir vers la
jungle.
Réminiscence possible d'une époque où
les Newars étaient peut-être plus chasseurs
qu'agriculteurs. Le garçon fait sept pas mais son
oncle maternel doit le rattraper et l'emmener dans un
temple de Ganesh où on lui fait un tika au milieu
du front, non pas de vermillon mais de lait caillé.
S'il s'agit d'un brahmane, la pose du cordon sacré
sur le garçon suit cette cérémonie.
Dans
le cas de Newars, de stricte obédience bouddhique,
l'initiation des garçons est plus dépouillée,
moins ritualiste. Elle a lieu lorsque le garçon
a treize ans ; après une période de jeûne
relatif, où le garçon ne se nourrit que
de fruits et de sucreries, il s'assoit devant un Mandala,
représentation symbolique de l'univers.
Il assiste à un sacrifice puis écoute un
discours du prêtre sur les souffrances du monde
et la façon d'accéder à la délivrance.
Il se fait raser la tête, s'habille de safran, va
de porte en porte avec son bol à aumônes.
Bref, pendant quelques jours, le jeune bouddhiste fait
une sorte de retraite qui est presque une initiation à
la vie monastique.