Les Newars habitent principalement la vallée de Katmandou. Des petites communautés newars sont dispersées à travers le Népal dans tous les centres de commerce. Leur population se chiffre à environ 1,2 millions de personnes.

Organisation sociale

Leur organisation sociale se caractérise par l'importance qu'ils attachent à la communauté. Ils ont bâti des villages qui sont devenus des cités dans lesquelles les habitations sont regroupées en quartiers près des centres religieux. La société newar est régie par un système de castes distinct de celui des Paharis (Indo-Népalais). Lors de son mariage, l'épouse intègre la famille de son époux et doit se soumettre à l'autorité de sa belle-mère. Les Newars ont une longue tradition artistique : ils ont été architectes, sculpteurs, potiers, peintres, bâtisseurs, etc. Plusieurs de leurs villages étant jadis situés le long des pistes caravanières reliant l'Inde et le Tibet, ils ont rapidement excellé dans le commerce et s'avèrent encore de nos jours d'habiles commerçants. Ils sont aussi agriculteurs, éleveurs, artisans et exercent une grande influence dans l'administration par les postes qu'ils y occupent.

Newars à Thimi

Ayant côtoyé la population Newar pendant plus de 25 ans, Gérard Toffin (1996) a effectué des études ethnologiques très poussées sur cette société. Voici comment il décrit la société traditionnelle newar.
" C'est une société repliée sur elle-même, volontiers secrète, compartimentée en une multitude de cellules jalouses de leur autonomie. Tout dans les vieilles agglomérations de la vallée de Katmandou respire la crainte et la méfiance. Chaque ville, chaque village, chaque caste constitue un monde clos et prend plaisir à souligner ses spécificités… Tout ce qui vient de l'extérieur leur est a priori suspect, jaugé avec une certaine circonspection… Ce besoin de fermeture, lié à des hiérarchies solides reposant sur des lois invariables résistera-t-il aux changements récents ? "

Changement et continuité

Depuis l'ouverture du Népal sur l'extérieur, les structures sociales et les institutions des Newars sont soumises à de nombreuses tensions. Gérard Toffin nous fait observer notamment que certaines castes de services hésitent de plus en plus à assumer leurs responsabilités liturgiques traditionnelles envers les hautes castes, que les aînés ont moins d'emprise sur les jeunes et que les mariages intercastes deviennent plus nombreux. L'ordre clanique d'autrefois se fragilise. Il conclut toutefois que la culture newar n'est pas menacée de disparition car l'organisation sociale et la vie communautaire s'inspirent toujours du système de castes. Les valeurs traditionnelles seraient encore fortement enracinées dans la culture et les changements, quoique réels, n'auraient pas modifié les choses en profondeur…du moins pour l'instant.