La Femme
( basé sur la parabol des aveugles et l'éléphant*
-voir notes ci-dessus)
Banira
GIRI, 1986
Traduit de l'original en népali par Kalpana GHIMIRE
Sans
habits,
Sans entraves,
Sans crainte,
sans gène,
La Femme est debout au croisement des chemins
dans sa pure forme primitive
Une
foule d'hommes aveugles
se pressent,
désireux de la découvrir
Un,
frotte la masse de ses cheveux flottants
et murmure ravi,
'Ah ! la femme est une chute d'eau,
elle est le fleuve Ganges
découlant des tresses du dieu Shiva
Un
autre,
caresse ses doigts et mains
et proclame joyeux,
'la Femme est le lotus doux
des mains de Saraswati,
Divine inspiratrice des Poètes !'
Un autre,
saisit le galbe harmonieux de sa cuisse et crie,
'la femme est le tronc tendre d'un jeune bananier
dans un pavillon de mariage !'
Un
autre effleure ses lèvres qui chantent
le doux chant de la création et dit,
'Ah ! La Femme est une framboise mûre. '
Un autre,
palpe ses seins, le don béni de la maternité,
et dit lentement,
'la Femme est le calice révéré de Laxmi
déesse de la beauté et d'abondance.'
Un
autre,
découvre le siège mi-caché de la création,
sursaute et crie,
'Non, écoutez- moi!
La femme n'est rien d'autre qu'un vil trou !'
Ses yeux coulent des larmes,
à la déclaration de l'homme aveugle;
Un autre homme touche ses yeux remplis de larmes.
Il dit,
'Imbéciles !
La femme n'est pas un vil trou.
Elle est Gosaikunda, l'étang sacré !
Elle est Mansarobar, le lac des dieux !'
*
Note: la très ancienne parabole des aveugles et l'éléphant
raconte l'histoire de plusieurs aveugles qui ont voulu déterminer
la forme d'un éléphant. Chacun a tâté
une partie différente de l'anatomie et l'a comparée
à un objet différent. Suite aux conclusions différentes
de chacun, il y a eu un bagarre jusqu'à ce qu'un passant
voyant leur ait dit que chacun d'eux avait raison à sa façon
mais n'avait pas la vue d'ensemble. La parabole est celle des différentes
religions dont chacune réclame détenir la vérité
de la nature divine quand elle ne détient qu'un aperçu
qui forcement ne représente pas sa totalité, mais
veut faire valoir sa vérité à elle qui est
aussi authentique que celui d'un autre.
Sans
habits
Sans entraves
Sans crainte
sans gène
La Femme est debout au croisement des chemins
dans sa pure forme primitive
Une
foule d'hommes aveugles
se pressent,
désireux de la découvrir
Un
frotte la masse de ses cheveux flottants
et murmure
Ah ! la femme est une chute d'eau
Elle est le fleuve Ganges
découlant des tresses du dieu Shiva
Un
autre
caresse ses doigts et mains
et proclame ravi
la Femme est le lotus doux
des mains de Saraswati,
divine inspiratrice des poètes
Un autre
saisit le galbe harmonieux de sa cuisse et crie
la femme est le tronc tendre d'un jeune bananier
dans un pavillon de mariage
Un
autre effleure ses lèvres qui chantent
le doux chant de la création et dit
Ah ! La Femme est une framboise mûre
Un autre
palpe le don béni de la maternité,
et dit lentement
la femme est le calice béni de Laxmi
déesse de la beauté et d'abondance'
Un
autre
découvre le siège mi-caché de la création
sursaute et crie
Non, écoutez- moi!
La femme n'est rien d'autre qu'un vil trou
Ses yeux coulent des larmes
à la déclaration de l'homme aveugle
Un autre homme touche ses yeux remplis de larmes
Il dit
Imbéciles !
La femme n'est pas un vil trou
Elle est Gosaikunda, l'etang sacré
Elle est Mansarobar, le lac des dieux